Interview de Serine, ingénieure conformité matériaux dans le nucléaire

Diplômée en métallurgie à Alger, puis formée en France aux matériaux fonctionnels, Serine Siad a choisi de mettre son expertise au service d’un secteur hautement exigeant : le nucléaire. Ingénieure conformité matériaux, elle veille à la rigueur technique et documentaire des composants. Un métier méconnu mais essentiel, qu’elle nous fait découvrir avec passion et pragmatisme.

Quel a été votre cheminement, de vos études à votre poste actuel ?

Je m'appelle Serine Siad. Je suis actuellement ingénieure conformité matériaux. J’ai débuté mes études en Algérie, à l’École Nationale Polytechnique d’Alger, où j’ai obtenu un diplôme en métallurgie. Par la suite, j’ai poursuivi ma formation en France avec un master en Matériaux Fonctionnels à l’Institut Galilée. Ce parcours m'a permis de m'orienter vers un secteur technique et stimulant : le nucléaire.

Concrètement, en quoi consiste votre métier d’ingénieure conformité matériaux ?

Mon rôle consiste à m'assurer que les matériaux et la documentation fournie par nos sous-traitants respectent toutes les normes en vigueur ainsi que les exigences techniques imposées par le secteur nucléaire. Cela inclut l'analyse de certificats de conformité, la vérification de procédures et la gestion des non-conformités lorsqu'elles apparaissent. Je suis aussi chargée d’accompagner la levée des approvisionnements, une étape cruciale pour la validation des composants.

Quelles compétences personnelles sont indispensables pour exercer ce métier dans un domaine aussi exigeant ?

Il faut avant tout faire preuve de rigueur et de précision. Le sens du détail est essentiel, car la moindre erreur peut avoir des conséquences importantes dans un domaine aussi sensible que le nucléaire. La patience et la persévérance sont aussi des atouts, car certaines situations demandent du temps, de l’analyse et une coordination entre plusieurs intervenants.

Qu’est-ce qui vous passionne dans votre travail au quotidien ?

La diversité des situations rencontrées. Aucun jour ne se ressemble. Chaque dossier est un nouveau défi, souvent technique, qui nécessite de bien comprendre les matériaux, leur fabrication et leur comportement. Cela me pousse à élargir sans cesse mes compétences et à travailler avec différents métiers, ce que je trouve très enrichissant.

Quelle est, selon vous, la principale difficulté que vous rencontrez dans ce poste ?

C’est de trouver un équilibre entre l’exigence de rigueur, indispensable à la sécurité nucléaire, et le respect des délais. Dans ce secteur, chaque étape est suivie, tracée, et soumise à validation. Cela demande une organisation très carrée et une grande anticipation pour éviter les blocages ou retards.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous orienter vers le nucléaire, et pourquoi avoir choisi ce master ?

C’est lors de mon stage chez EDF que j’ai découvert le secteur nucléaire. J’ai tout de suite été attirée par la technicité du domaine, mais aussi par ses enjeux. Ce stage m’a permis de comprendre l’importance de la conformité matériaux. Le master en Matériaux Fonctionnels de l’Institut Galilée m’a ensuite donné des compétences concrètes en élaboration et caractérisation, qui sont aujourd’hui au cœur de mon quotidien.

Qu’est-ce que la formation à l’Institut Galilée vous a spécifiquement apporté ?

Ce master m’a permis de relier la théorie à la pratique. Il m’a donné les outils pour comprendre un matériau dans toute sa complexité : comment il est conçu, comment il réagit à différentes sollicitations, comment on l’analyse. C’est une base solide pour travailler dans un environnement industriel exigeant. Cette formation m’a aussi appris à être autonome dans mes recherches et rigoureuse dans mes analyses.

Quel message aimeriez-vous faire passer aux étudiants qui préparent leur diplôme aujourd’hui ?

Ne vous limitez pas à la théorie. Faites des stages, multipliez les expériences pratiques. C’est sur le terrain qu’on apprend le plus. Profitez de vos années d’études pour tester, explorer, et surtout pour bâtir des souvenirs. C’est une période unique, formatrice et humaine, qui passe très vite.