Interview d’Armand et de Victor SICOT : entreprendre après Sup Galilée, retour d’expérience

Interview d’Armand et de Victor SICOT : entreprendre après Sup Galilée, retour d’expérience

Diplômés du cursus en 5 ans de Sup Galilée (prépa intégrée CP2I + diplôme d'ingénieur spécialité énergétique)

À Sup Galilée, certains parcours suivent des chemins classiques… et d’autres prennent des directions inattendues. Celui d’Armand et de Victor SICOT fait partie de ces histoires qui donnent envie d’oser. Jumeaux passionnés par l’énergie, passés par l’industrie avant de créer leur propre projet, ils livrent un témoignage sincère, loin des discours formatés. Leur parcours rappelle qu’une idée peut naître d’un simple problème du quotidien, qu’on peut se tromper, recommencer, apprendre, et surtout que la curiosité reste l’outil le plus puissant d’un ingénieur.

Dans cette interview, ils partagent leur cheminement, leurs doutes, leurs découvertes… et quelques conseils précieux pour les étudiants qui souhaitent tracer leur propre route.

Pouvez-vous vous présenter et revenir sur votre parcours ?

Nous sommes Armand et Victor SICOT, frères jumeaux et diplômés du cursus complet en 5 ans de Sup Galilée : deux ans en prépa intégrée CP2I, suivis du diplôme d’ingénieur spécialité Énergétique, obtenu en 2017. Nous avons toujours eu un attrait naturel pour les sciences et les problématiques énergétiques. Même si nos parents ont veillé à ce que nous ne soyons jamais dans la même classe, ce qui nous a aidés à développer des personnalités bien distinctes, nos centres d’intérêt nous ont vite rapprochés.

L’école s’est imposée assez logiquement : proche de chez nous, exigeante, et en parfaite cohérence avec nos ambitions. Après le diplôme, nous avons travaillé chacun sept ans dans l’industrie. Cette période nous a permis d’acquérir une vraie expérience, de développer notre autonomie et d’affiner nos envies professionnelles. L’idée de créer un projet commun existait depuis longtemps ; en 2025, nous avons décidé que le moment était venu et c’est ainsi qu’est né SiCozy.

Comment est née l’envie d’entreprendre ?

Elle remonte à nos années d’études. Certains enseignants nous imaginaient déjà créer quelque chose ensemble. Mais nous savions qu’il nous fallait d’abord renforcer nos compétences, découvrir le fonctionnement d’entreprises différentes et consolider une base financière.

L’idée précise est venue d’un problème du quotidien : l’humidité dans une maison. C’est en cherchant une solution que nous avons réalisé à quel point le chauffage électrique avait encore un potentiel inexploité. Nous nous sommes rendu compte qu’il était possible d’apporter quelque chose de nouveau et utile, à condition de repartir des usages et non des habitudes du marché.

Qu’est-ce qui vous a guidé dans votre démarche d’innovation ?

Avant même de penser technologie, nous avons cherché à comprendre ce dont les utilisateurs avaient réellement besoin. Cela nous a obligés à questionner beaucoup de choses : la manière dont la chaleur se diffuse, l’isolation, l’inertie thermique… et plus largement, la façon dont on parle d’énergie au quotidien.

Nous nous sommes vite rendu compte qu’innover ne se limitait pas à inventer. Il faut aussi savoir expliquer, rendre compréhensible, vulgariser. La pédagogie est devenue un outil aussi important que la technique.

Votre chaîne YouTube a-t-elle joué un rôle dans votre parcours ?

Un immense rôle. Nous avons lancé Incroyables Expériences en 2009, bien avant d’imaginer créer une entreprise. C’était un espace où nous pouvions tester, bricoler, expliquer… et surtout partager.

Gérer une chaîne nous a appris à rendre nos idées accessibles, à raconter ce que nous faisions et à assumer nos essais comme nos erreurs. Cela nous a permis de construire une communauté, d’obtenir très tôt des retours sur nos projets et de prendre confiance dans notre capacité à vulgariser des notions complexes. Aujourd’hui encore, cette expérience nous sert au quotidien.

Où en êtes-vous aujourd’hui dans le développement de votre projet ?

Nous avons finalisé la partie recherche et développement et réalisé plusieurs prototypes. Nous travaillons maintenant sur une version semi-industrielle, avec l’objectif d’une commercialisation début 2027.

En parallèle, nous avons déposé plusieurs brevets, sollicité des aides et noué des contacts grâce à notre présence en ligne. Les retours sont très encourageants et renforcent notre motivation à poursuivre dans cette voie.

Pourquoi avoir choisi Sup Galilée ?

La proximité géographique a joué, mais ce n’est pas ce qui nous a convaincus. Ce qui nous a marqués, c’est la rigueur scientifique de la formation et la manière dont l’école nous poussait à comprendre les phénomènes plutôt qu’à simplement les apprendre. L’ambiance y était humble et bienveillante, avec des enseignants passionnés et très accessibles. Cette école ne cherche pas forcément à briller dans les classements, mais elle forme des ingénieurs solides et autonomes. Nous en sommes la preuve !

Quels conseils aimeriez-vous transmettre aux étudiants de Sup Galilée ?

Si nous avions un message à partager, ce serait d’aller au-delà des cours. La formation apporte un socle indispensable, mais c’est en vous investissant dans des projets personnels, associatifs ou techniques que vous développerez votre créativité et votre sens critique.

La curiosité est une compétence à part entière : posez des questions, testez des idées, observez les ordres de grandeur autour de vous. Osez sortir du cadre, même si cela vous semble décalé. Et surtout, n’oubliez pas que l’école est aussi un lieu de rencontres. Les échanges, la vie associative, les discussions improvisées dans les couloirs peuvent parfois avoir autant d’impact qu’un module théorique.

Enfin, gardez en tête que la pédagogie est partout. Plus vous saurez expliquer ce que vous faites, plus vous serez capables de convaincre, d’embarquer les autres et de faire avancer vos projets.

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